lundi 31 janvier 2011

Nassau

Les Exumas en trois temps

Première partie
Nous voici donc à Nassau après avoir gelé pendant plus d’une semaine à Miami. Il fait beau et chaud, en plein ce qu’il nous faut. Grand-maman Céline  arrive le lendemain de notre traversée après un long voyage couteux et pénible. Nous ne perdons pas de temps en ville et décidons de quitter pour les Exumas.
On sort enfin les voiles après notre long trajet dans les canaux de la Floride. Cette première journée de navigation est super avec l’eau bleu qui dégrade jusqu’au vert dans les eaux peu profondes et les îles en toile de fond. Après quelques heures de contemplation et de calme, nous devons repartir le moteur car le vent a faibli. Nous continuons donc notre route à voile et à moteur, mais comme toute bonne chose a une fin… Pouf ! Pouf ! Panne de moteur !

Norman's Cay

À 15 miles nautiques de Norman’s Cay, il est 15 heures et rien à faire, le moteur veut rien savoir. Sans perdre de temps à investiguer sur le moteur on opte pour les voiles et le peu de vent qu’on peut avoir parce qu’il n’est plus très constant. Notre objectif est de rentrer à Norman’s Cay avant la noirceur, un peu (pas mal) préoccupés étant donné qu’on ne connait pas l’endroit, ni l’ancrage. On rentre finalement dans la « passe » 15 minutes après le coucher de soleil. On a encore un peu de lumière et on réussit à s’ancrer solidement à la première tentative. Longue journée… on est crevés !
Nous n’en croyons pas nos yeux lorsqu’on constate la beauté du paysage à notre lever, le lendemain. On est entourés de petites îles et l’eau est tellement claire qu’on voit le fond. C’est le paradis des plages vierges et on y passe l’après-midi. Une raie vient très près de nous lorsqu’on est dans l’eau. Olivier change l’ « impeller » du moteur dans la soirée et ce n’est pas du gâteau… Il réussit finalement après quelques mots d’églises.
Après-midi à la plage

Nous visitons ensuite l’île de Staniel Cay où nous arrivons le 23 décembre. Nous visitons le petit village de l’île qui est aussi mignon que ses habitants sont accueillants.  Nous préparons  une dinde pour notre souper du réveillon. Hé oui ! Dinde, patates pilées, petits pois, sauce, canneberges et on a même fait une farce ! Une chance que Céline était là haha ! C’est le premier repas aussi laborieux préparé sur ce bateau et surement le dernier, mis-à-part la Paella d’Elizabeth city.
                                                                                                            
Notre repas de Noël
 Laurick développe son cadeau le matin de Noël et semble pas mal content. Une fête d’enfants est organisée par le yacht club de l’île dans l’après-midi du 25. Tous les enfants, que ce soit ceux habitant l’île, en vacances ou en bateau étaient invités et tous y étaient. Il y avait un diner, des activités organisées et bien sur ; la visite tant attendue du Père Noël ! Celui-ci est arrivé en bateau se tenant par une amarre avec sa poche de jouets sur le dos. Quelle magie de voir la quarantaine d’enfants l’attendre et l’accueillir sur le quai ! Laurick a été le premier a s’asseoir sur ses genoux et il s’est mis à pleurer J. Les enfants étaient bien contents des beaux cadeaux qu’ils ont reçus et la fête était réussie. C’était surtout touchant de voir les enfants moins nantis tant s’émerveiller. La journée s’est terminée par un bon souper au yacht club.



L'arrivée de Santa Claus


Les enfants de Staniel Cay

Premier contact de Laurick avec le Père Noël

Nous devons aller faire nos courses le lendemain de Noël, mais on s’aperçoit vite que malgré les 3 marchés qu’on trouve sur l’île, ils sont tous approvisionnés par le même bateau et après les fêtes, tout est vide. Le fameux bateau n’arrivera que quelques jours plus tard. On revient donc avec à peu près que des tomates et des oranges. Pas de viande, pas de lait et pas de yogourt. Bienvenue dans les Bahamas !
Les deux journées suivantes sont moins joyeuses. On a des vents de 40 nœuds donc on reste dans le bateau et on attend que ça passe. Impossible pour nous de retourner vers Nassau, Céline doit donc passer par une compagnie d’aviation locale pour retourner à Montréal. Heureusement, son vol de retour s’est bien déroulé. Merci pour ta visite, on était content de te voir.



       

mardi 11 janvier 2011

La traversée

Au matin du jeudi 17 décembre, deux  jours après le départ d’Amélie et deux jours avant l’arrivée de Céline, nous avons un vent sud-est de 10 nœuds pour 48 heures. C’est la fenêtre qu’on attendait depuis 3 semaines, notre chance de laisser le continent pour les eaux turquoises.
Le lever se fait à six heures tapantes pour faire les dernières petites préparations avant le lever du jour. Olivier et moi sommes confiants, mais très fébriles à l’approche de ce point culminant de notre voyage que nous anticipons depuis si longtemps. Nous aurions aimé faire la traversée à deux bateaux mais nos compagnons de voyage avaient un itinéraire différent du nôtre et il nous aurait fallu aller se positionner à une sortie de mer où d’autres voiliers se trouvaient pour traverser en groupe, mais nous étions à un Yacht Club depuis 3 nuits à cause de la température très froide et nous nous sommes rendus de justesse à une autre marina où nous pouvions mettre de l’essence à la veille du départ. Les conditions n’étaient donc pas très propices à la rencontre de gens dans la même situation que nous.
Nous quittons le continent à la levée du soleil, vers 7h00, avec le paysage urbain de Miami derrière nous qui devient de plus en plus petit jusqu’à ce que nous perdons ses plus gros Building et la côte de vue après 3 heures de navigation. Nous sommes déjà dans le Golf Stream à ce moment et nous nous rapprochons de plus en plus de son centre où le courant est à son plus fort, 4 nœuds vers le nord. Malgré les bonnes conditions météorologiques qui nous accompagnent, la vague de quelques pieds qui nous brasse pendant 5 heures nous démontre la force du Golf Stream. Le voyage est long, surtout avec « le vent dans face » que nous avons et qui ne nous permet pas de sortir les voiles. On est par contre très contents de notre traversée pépère parce qu’on ne peut même pas s’imaginer ce que ça devient avec un vent qui tourne au nord et la vague qui lève. L’équipage se porte bien ; Olivier supporte bien la mer avec sa « patch » ainsi que moi qui en est à ma première expérience en haute mer. Ce n’est pas la mer à boire non plus pour Laurick qui se repose toujours beaucoup plus lorsqu’on navigue.
Laurick qui fait sa part du boulot

Nous passons Gun Cay, première île bahamienne sur notre chemin, à 16h30. Nous poursuivons notre route sur le Great Bank (banc de sable). Il n’y a qu’une dizaine de pieds d’eau sous le bateau et nous voyons le fond jusqu’à ce que la noirceur tombe à 18h00. Laurick va faire dodo peu de temps après ça et c’est la partie « nuit » de la traversée qui commence. J’ai un petit choc lorsque je remonte dans le cockpit et que je vois qu’on ne voit rien devant nous. Je suis déjà fatiguée, il n’est que 20h00 et nous devons encore naviguer jusqu’à midi le lendemain avant Nassau. Je vais dormir deux heures et Olivier débute la nuit. C’est ensuite mon tour, mais pauvre Olivier, c’est plus fort que moi, je cogne des clous et je m’endors à la barre après une heure seulement. Il reprend donc la barre et je somnole à côté de lui. Nous entendons quelques bateaux parler sur le 16, nous voyons quelques feux de navigation de ces bateaux à une grande distance devant nous, mais nous n’arrivons pas trop à comprendre qui est qui. Un moment donné, on s’aperçoit qu’un bateau avec qui on parlait depuis plusieurs heures était derrière et non devant nous. Deux d’entre eux ont finalement décidé de s’ancrer sur le banc et on n’a jamais retrouvé les autres lol, ils étaient probablement sur une autre route. J’ai beaucoup aimé le calme de naviguer dans le milieu de nulle part à la noirceur, mais c’était un inquiétant de se sentir autant déboussolée. Ça n’a pas énervé Olivier qui y est très habitué, mais on a quand-même eu des petits moments de panique en voyant des lumières qu’on n’arrivait pas à identifier sur nos cartes. Il y a eu de l’émotion dans l’air!

Levée du soleil à 40 milles de Nassau
On a finalement fait le chemin jusqu’à Nassau sans s’arrêter. On est arrivés à midi et on a pu sortir du bateau vers 14h30 après que les douanières soient passées. Le paysage du port de Nassau nous donne un coup de fouet pour se rendre jusqu’à 20h00, heure du coucher de Laurick J.

Georgetown

Staniel Cay (2e partie)

dimanche 2 janvier 2011

Le mille 1088

Le voyage se poursuit dans les canaux du sud de la Floride. Nous sommes maintenant au mille 1018.4 de l’intracoastal, c'est-à-dire à 70 milles du but de la deuxième partie de notre voyage, Miami. Si proche, mais si loin à la fois si l’on pense à la quarantaine de ponts que nous devons faire ouvrir sur notre route. Cette partie de l’intracoastal est surnommée de « washing machine » par les  gens qui y sont passé à bord de voiliers parce que c’est très étroit et que les deux rives sont des murs de béton. On confirme que lorsque les cruisers ou les bateaux de pêche nous dépassent et que leurs vagues qui frappent les côtés et qui reviennent sur nous par deux ou trois fois nous donnent vraiment l’impression d’être un morceau de linge dans une laveuse.
1047.8  Notre premier ancrage est à West Palm Beach et nous passons ensuite deux journées à Boca Raton. Nous sommes dans le lac qui est tout juste avant l’ « inlet » pour sortir en mer et il y a beaucoup de monde parce que c’est le week-end. On est ancré derrière des maisons qui valent autour de 15 millions, dont une qui nous fait pas mal rêver. Depuis le début de notre voyage que nous sommes témoins de la richesse américaine en ayant vu une tonne de maisons luxueuses sur toute la côte est, mais plus on descend, plus elles sont grosses et plus on se trouve pauvres.
1065 On passe une semaine à Las Olas à Fort Lauderdale. Nous sommes bien contents d’aller visiter nos amis Robert et Sylvie à leur nouvelle maison qui n’est pas très loin d’où nous sommes. En réalité c’est Robert qui vient nous chercher et faire nos commissions avec nous. Nous en profitons aussi pour aller magasiner et s’acheter des vêtements d’été et pour aller passer un peu de temps à la plage même s’il ne fait déjà plus très chaud. 
1088 Nous arrivons finalement à Miami le 8 décembre. Nous sommes ancrés au bout de Lincoln Road, dans le feu de l’action à une vingtaine de minutes à pied d’Ocean drive. Olivier, qui avait déjà visité Yves lorsqu’il y était quelques années auparavant, était pas mal excité de sortir du bateau pour me faire visiter les environs. Ici, c’est le paradis du shopping ; toutes les belles boutiques y sont, y’en manque pas une et il y a plein de beaux vêtements colorés d’été comme on en trouve pas au Québec ou assez rarement. Donc je me retrouve ici avec un chum qui n’a pas vraiment le goût de magasiner et je n’ai pas vraiment le budget non plus alors j’ai comme on dit, un problème de timing. On fait donc du lèche-vitrine, on visite, on marche beaucoup… et ma sœur vient passer deux journées avec nous en escale, à son retour du Costa Rica. Miami lui monte aussi à la tête et une folle envie de dépenser s’empare d’elle haha. Nous devons aller passer trois jours à quai parce qu’il fait très froid, soit 0 degrés la nuit et nous devons mettre le chauffage. Les marinas sont toutes très chères, la notre coûte 3.50$ le pied, plus l’électricité, plus l’eau… Une autre dépense additionnelle, mais qu’on ne peut pas vraiment éviter. On est très contents d’avoir Amélie avec nous, mais c’est un peu plate que la température se réchauffe seulement lorsqu’elle nous quitte.
Nous passons les deux journées suivantes à préparer le bateau avant la traversée et à le remplir d’eau, lait, couches, bière etc…parce que nous avons une fenêtre météo d’au moins 48 heures. Nous devenons pas mal fébriles à l’approche de notre traversée et nous sommes toujours seuls pour la faire.