Nous sommes présentement le 5 février et nous venons de retrouver nos amis; Yves et Françine qui viennent de traverser de Fort Lauderdale. Nous pensions visiter l’île d’Eleuthera et ses environs, mais comme nous le fait remarquer Yves, nous sommes toujours un peu tôt dans la saison et nous choisissons donc de retourner vers le sud en s’attardant un peu plus longtemps dans les Exumas pour visiter les endroits que nous n’avons pas vus la première fois.
Nous nous ancrons à Rose Island lors de la première journée et l’endroit est magnifique. Vient ensuite Allen Cay, où nous nous faisons le plaisir de visiter les nombreuses petites îles en dinghy. Olivier en profite pour essayer sa nouvelle chaudière à fond transparent qu’il a achetée à Nassau. Ça fonctionne très bien, nous pouvons très bien voir au fond de l’eau sans avoir à plonger. Un peu paresseux, mais si simple et pratique. On arrive même à identifier les poissons qu’on voit tellement c’est clair. On se rend ensuite à l’île des iguanes, un incontournable dont Olivier a gardé un souvenir assez amer lors de son premier voyage dans les Bahamas il y a 25 ans… Il doit y avoir une cinquantaine d’Iguanes et elles ne sont pas très sauvages. Tout comme les poissons, elles veulent être nourries et s’approchent assez près de nous, certaines essaient même de toucher Olivier quand il ne regarde pas. C’est pourquoi je me contente du spectacle à partir du dinghy haha ! Nous allons ensuite nous baigner entre deux îles où nous ancrons les dinghys dans un banc de sable où il n’y a pas plus d’un pied d’eau. C’est assez drôle parce que nous nous baignons en plein milieu de nulle part et nous avons de l’eau qu’aux genoux.
Nous mettons le cap sur Norman’s Cay le lendemain. Nous pêchons notre premier poisson sur notre route. Il s’agit d’une belle dorade de 3 pieds et nous sommes tous (y comprit Laurick) super excités d’avoir pogné un poisson ! On devait aller s’ancrer dans un lac intérieur de l’île mais ce fut pas mal plus compliqué que prévu. La Concha a touché le fond et ne passait pas dans la passe pour entrer. Yves a ensuite tenté sa chance car il a un peu moins de tirant d’eau que nous, mais Nan Shan s’est finalement bien enlisé dans le « sand bar » qui nous avait empêché d’entrer un peu plus tôt. Yves a beau labouré le fond, avance recule, rien à faire. Ils sont coincés là. Il faut faire vite parce que la marée descend et ce ne sera que de pire en pire. On attache une amarre au bout du mat de Nan Shan et Olivier tente de le faire giter en tirant avec le dinghy, Yves en mettant la pleine puissance et Françine en se balançant sur les haubans, mais Nan Shan ne bouge pas d’un poil. On passe aux choses sérieuses, toujours en se dépêchant et on attache l’amarre à La Concha pour les tirer d’affaire. On doit finalement faire giter Nan Shan d’au moins 30 degrés parce que l’eau montait sur le pont, pour les faire bouger. La manœuvre n’est pas très facile parce qu’on doit aussi faire attention de ne pas s’échouer étant donné qu’on est entourés de hauts fonds. Après que tout soit rentré dans l’ordre on décide de s’ancrer l’un à l’épaule de l’autre (un bateau est ancré et l’autre est attaché à lui) parce qu’il n’y a pas assez de place pour deux bateaux qui tournent sur leur ancre, à cet endroit, dans l’entrée de la passe où nous passons la nuit. On mange comme des rois, notre dorade est excellente ! Le même manège recommence le lendemain, mais on arrive à passer parce que nous sommes bien « timés » pour la marée haute et aussi parce que nous avons découvert un alignement de fortune en étudiant la situation la veille. Nous retournons arpenter les magnifiques plages de Norman’s Cay que nous avions beaucoup aimé à nos premières visites. Laurick s’amuse toujours autant dans l’eau, il est vraiment dans son élément. Nous voulons quitter l’endroit deux jours plus tard, mais nous avons un petit problème, les marées sont très faibles et nous ne pensons pas pouvoir passer la sortie. Voilà le résultat de deux capitaines à la tête dure qui s’obstinent à rentrer dans le trou, on reste coincés dedans ! Ça fait maintenant une semaine que nous sommes sortis de la civilisation et nous avons envie de sortir un peu alors on met les dinghys à l’eau. Nos cartes nous disent que le Beach Club est à 5 miles d’où on se trouve. On se dit donc qu’on ira seulement marcher un peu pour prendre l’air étant donné que c’est trop loin. On voit quelques maisons isolés et souvent en construction sur notre chemin, il n’y a pas grand-chose jusqu’à ce le premier véhicule qu’on voit sur notre chemin, s’arrête à côté de nous. C’est un travailleur à bord d’un camion qui nous demande si nous avons besoin d’un « lift ». Nous lui disons qu’on aimerait se rendre au Beach Club mais que nous ne savons pas comment en revenir et il nous dit que les gens de l’endroit reconduisent régulièrement leurs clients. On est donc tous bien contents d’embarquer. Francine, Laurick et moi sommes assis en avant avec le conducteur et Yves, Olivier et la poussette sont dans le tas de débris qu’il y a dans la boîte du camion. Le Beach Club s’avère être un endroit très charmant et ça fait du bien de voir des gens. Lorsqu’arrive 16h00, nous prenons l’addition et nous demandons à ce faire reconduire, mais on nous dit que c’est impossible parce que qu’il n’y a pas de voiture disponible. Nous avons vu plusieurs véhicules lors de notre arrivée, mais on nous explique maintenant que ce sont les automobiles des gens ayant pris l’avion, l’aéroport étant en face du restaurant. Olivier demande à des gens qui se dirigent vers leur dinghy, s’ils peuvent l’embarquer pour le ramener à notre bateau pour qu’il puisse revenir nous chercher en dinghy. Nous n’avons pas prit notre dinghy parce que nous ne savions pas qu’on pouvait se rendre jusqu’au Beach Club par l’eau. Ces gens sont un couple de québécois dont le bateau est ancré à moins d’un mile de notre bateau. La dame a carrément répondu à Olivier qu’elle ne ferait aucun détour pour lui. Ce bateau se nomme Abitibi et on est bien contents qu’il y ait aussi peu de gens de cette sorte en voilier ! Un peu en ?&& ?%& ?% parce que c’était notre dernier espoir, on a marché. Ça nous a prit environ deux heures, moins pire que ce qu’on avait imaginé. C’est aussi notre première expérience intense avec les bibittes qu’on appelle « No-see-ums ». C’est comparable à des mouches à fruits, mais plus petites, à peine visibles et elles piquent ou mordent plutôt ! Yves dit qu’elles passent dans les carreaux des moustiquaires à ailes déployées pour donner une idée de leur grosseur. On se fait manger par les no-see-ums. On rentre finalement au bateau avant la noirceur et on réussit à sortir du lac le lendemain.
La prochaine île est Warderick Wells, un parc marin préservé ; Exuma Cays land and Sea Park. Plusieurs personnes nous avaient vanté l’endroit, mais nous avons malheureusement eu de la mauvaise température lorsqu’on y était. Le froid et le vent ne nous ont pas incités à plonger. Le parc à été fondé par une Américaine qui y vivait en 1958. On peut y voir le squelette remonté d’une baleine qui s’y est échoué et qui est morte après avoir mangé une bouteille de plastique. La mission principale du parc est de préserver la beauté et la richesse des lieux, et aussi de sensibiliser les gens de bateaux à respecter l’environnement où ils se trouvent. Il y a du chemin à faire ! Ce parc est l’un des 25 « Sea Park » des Bahamas.
C’est à Warderick Wells lors d’un souper bien arrosé qu’on s’emballe, on décide de continuer notre voyage au-delà des Bahamas et de mettre le cap sur les Antilles pour aller rejoindre nos amis, Kiwi et Danielle, mais aussi nos vieux compagnons de voyage, Daniel et Chantal. On est très enthousiastes !
Nous voudrions bien se mettre en route le lendemain étant donné qu’on a une longue route à faire, nous avons estimé que le voyage nous prendrait 2 semaines pour atteindre la Martinique. La météo nous en empêche, les vents sont très forts et le demeurent pendant toute la semaine.
On s’arrête donc aussi à des endroits qu’on avait déjà visités comme Staniel Cay. On retourne plonger dans ThunderBall, il y toujours autant de poissons. Farmer’s Cay nous semble être une île déserte, parce qu’on n’y trouve rien lorsqu’on s’éloigne de la marina. Yves et Françine ayant prévu remonter vers Nassau pour y laisser le bateau lorsqu’Yves retournera travailler se laissent tenter pour Georgetown. Nous pêchons notre deuxième dorade, aussi belle que la première, mais elle se défait et retombe à l’eau au moment où Olivier l’embarquait dans le dinghy. Quelle déception ! On passe finalement une semaine complète à Georgetown. Les régates se préparent. Elles auront lieu au deux jours après la date de notre départ planifié. On passe quelques jours sur la magnifique plage du côté de l’atlantique de Stocking Island. Il n’y a presque personne et on se baigne dans un bain naturel fait de rochers qui bloquent les vagues. Le climat de Georgetown est super. C’est difficile de nommer ce qu’il y a de différent rendu à cette île, mais on se sent encore plus dans le sud. Georgetown demeure cependant l’endroit le plus au sud où nous irons parce que les conditions ne s’améliorent pas, on a toujours un beau soleil, mais les vents ne sont pas favorables à la navigation. Nous abandonnons donc l’idée des Antilles car, rendu à cette date, nous y arriverons tard et n’aurons pas le temps d’en profiter. Ce projet est remis à plus tard…
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