dimanche 27 mars 2011

Peut-être les Antilles

Nous sommes présentement le 5 février et nous venons de retrouver nos amis; Yves et Françine qui viennent de traverser de Fort Lauderdale. Nous pensions visiter l’île d’Eleuthera et ses environs, mais comme nous le fait remarquer Yves, nous sommes toujours un peu tôt dans la saison et nous choisissons donc de retourner vers le sud en s’attardant un peu plus longtemps dans les Exumas pour visiter les endroits que nous n’avons pas vus la première fois.
Nous nous ancrons à Rose Island lors de la première journée et l’endroit est magnifique. Vient ensuite Allen Cay, où nous nous faisons le plaisir de visiter les nombreuses petites îles en dinghy. Olivier en profite pour essayer sa nouvelle chaudière à fond transparent qu’il a achetée à Nassau. Ça fonctionne très bien, nous pouvons très bien voir au fond de l’eau sans avoir à plonger. Un peu paresseux, mais si simple et pratique. On arrive même à identifier les poissons qu’on voit tellement c’est clair. On se rend ensuite à l’île des iguanes, un incontournable dont Olivier a gardé un souvenir assez amer lors de son premier voyage dans les Bahamas il y a 25 ans… Il doit y avoir une cinquantaine d’Iguanes et elles ne sont pas très sauvages. Tout comme les poissons, elles veulent être nourries et s’approchent assez près de nous, certaines essaient même de toucher Olivier quand il ne regarde pas. C’est pourquoi je me contente du spectacle à partir du dinghy haha ! Nous allons ensuite nous baigner entre deux îles où nous ancrons les dinghys dans un banc de sable où il n’y a pas plus d’un pied d’eau. C’est assez drôle parce que nous nous baignons en plein milieu de nulle part et nous avons de l’eau qu’aux genoux.
Nous mettons le cap sur Norman’s Cay le lendemain. Nous pêchons notre premier poisson sur notre route. Il s’agit d’une belle dorade de 3 pieds et nous sommes tous (y comprit Laurick) super excités d’avoir pogné un poisson ! On devait aller s’ancrer dans un lac intérieur de l’île mais ce fut pas mal plus compliqué que prévu. La Concha a touché le fond et ne passait pas dans la passe pour entrer. Yves a ensuite tenté sa chance car il a un peu moins de tirant d’eau que nous, mais Nan Shan s’est finalement bien enlisé dans le « sand bar » qui nous avait empêché d’entrer un peu plus tôt. Yves a beau labouré le fond, avance recule, rien à faire. Ils sont coincés là. Il faut faire vite parce que la marée descend et ce ne sera que de pire en pire. On attache une amarre au bout du mat de Nan Shan et Olivier tente de le faire giter en tirant avec le dinghy, Yves en mettant la pleine puissance et Françine en se balançant sur les haubans, mais Nan Shan ne bouge pas d’un poil. On passe aux choses sérieuses, toujours en se dépêchant et on attache l’amarre à La Concha pour les tirer d’affaire. On doit finalement faire giter Nan Shan d’au moins 30 degrés parce que l’eau montait sur le pont, pour les faire bouger. La manœuvre n’est pas très facile parce qu’on doit aussi faire attention de ne pas s’échouer étant donné qu’on est entourés de hauts fonds. Après que tout soit rentré dans l’ordre on décide de s’ancrer l’un à l’épaule de l’autre (un bateau est ancré et l’autre est attaché à lui) parce qu’il n’y a pas assez de place pour deux bateaux qui tournent sur leur ancre, à cet endroit, dans l’entrée de la passe où nous passons la nuit. On mange comme des rois, notre dorade est excellente ! Le même manège recommence le lendemain, mais on arrive à passer parce que nous sommes bien « timés » pour la marée haute et aussi parce que nous avons découvert un alignement de fortune en étudiant la situation la veille. Nous retournons arpenter les magnifiques plages de Norman’s Cay que nous avions beaucoup aimé à nos premières visites. Laurick s’amuse toujours autant dans l’eau, il est vraiment dans son élément. Nous voulons quitter l’endroit deux jours plus tard, mais nous avons un petit problème, les marées sont très faibles et nous ne pensons pas pouvoir passer la sortie. Voilà le résultat de deux capitaines à la tête dure qui s’obstinent à rentrer dans le trou, on reste coincés dedans ! Ça fait maintenant une semaine que nous sommes sortis de la civilisation et nous avons envie de sortir un peu alors on met les dinghys à l’eau. Nos cartes nous disent que le Beach Club est à 5 miles d’où on se trouve. On se dit donc qu’on ira seulement marcher un peu pour prendre l’air étant donné que c’est trop loin. On voit quelques maisons isolés et souvent en construction sur notre chemin, il n’y a pas grand-chose jusqu’à ce le premier véhicule qu’on voit sur notre chemin, s’arrête à côté de nous. C’est un travailleur à bord d’un camion qui nous demande si nous avons besoin d’un « lift ». Nous lui disons qu’on aimerait se rendre au Beach Club mais que nous ne savons pas comment en revenir et il nous dit que les gens de l’endroit reconduisent régulièrement leurs clients. On est donc tous bien contents d’embarquer. Francine, Laurick et moi sommes assis en avant avec le conducteur et Yves, Olivier et la poussette sont dans le tas de débris qu’il y a dans la boîte du camion. Le Beach Club s’avère être un endroit très charmant et ça fait du bien de voir des gens. Lorsqu’arrive 16h00, nous prenons l’addition et nous demandons à ce faire reconduire, mais on nous dit que c’est impossible parce que qu’il n’y a pas de voiture disponible. Nous avons vu plusieurs véhicules lors de notre arrivée, mais on nous explique maintenant que ce sont les automobiles des gens ayant pris l’avion, l’aéroport étant en face du restaurant. Olivier demande à des gens qui se dirigent vers leur dinghy, s’ils peuvent l’embarquer pour le ramener à notre bateau pour qu’il puisse revenir nous chercher en dinghy. Nous n’avons pas prit notre dinghy parce que nous ne savions pas qu’on pouvait se rendre jusqu’au Beach Club par l’eau. Ces gens sont un couple de québécois dont le bateau est ancré à moins d’un mile de notre bateau. La dame a carrément répondu à Olivier qu’elle ne ferait aucun détour pour lui. Ce bateau se nomme Abitibi et on est bien contents qu’il y ait aussi peu de gens de cette sorte en voilier ! Un peu en ?&& ?%& ?% parce que c’était notre dernier espoir, on a marché. Ça nous a prit environ deux heures, moins pire que ce qu’on avait imaginé. C’est aussi notre première expérience intense avec les bibittes qu’on appelle « No-see-ums ». C’est comparable à des mouches à fruits, mais plus petites, à peine visibles et elles piquent ou mordent plutôt ! Yves dit qu’elles passent dans les carreaux des moustiquaires à ailes déployées pour donner une idée de leur grosseur. On se fait manger par les no-see-ums. On rentre finalement au bateau avant la noirceur et on réussit à sortir du lac le lendemain.
La prochaine île est Warderick Wells, un parc marin préservé ; Exuma Cays land and Sea Park. Plusieurs personnes nous avaient vanté l’endroit, mais nous avons malheureusement eu de la mauvaise température lorsqu’on y était. Le froid et le vent ne nous ont pas incités à plonger. Le parc à été fondé par une Américaine qui y vivait en  1958. On peut y voir le squelette remonté d’une baleine qui s’y est échoué et qui est morte après avoir mangé une bouteille de plastique. La mission principale du parc est de préserver la beauté et la richesse des lieux, et aussi de sensibiliser les gens de bateaux à respecter l’environnement où ils se trouvent. Il y a du chemin à faire ! Ce parc est l’un des 25 « Sea Park » des Bahamas.
C’est à Warderick Wells lors d’un souper bien arrosé qu’on s’emballe, on décide de continuer notre voyage au-delà des Bahamas et de mettre le cap sur les Antilles pour aller rejoindre nos amis, Kiwi et Danielle, mais aussi nos vieux compagnons de voyage, Daniel et Chantal. On est très enthousiastes !
Nous voudrions bien se mettre en route le lendemain étant donné qu’on a une longue route à faire, nous avons estimé que le voyage nous prendrait 2 semaines pour atteindre la Martinique. La météo nous en empêche, les vents sont très forts et le demeurent pendant toute la semaine.  
On s’arrête donc aussi à des endroits qu’on avait déjà visités comme Staniel Cay. On retourne plonger dans ThunderBall, il y toujours autant de poissons. Farmer’s Cay nous semble être une île déserte, parce qu’on n’y trouve rien lorsqu’on s’éloigne de la marina. Yves et Françine ayant prévu remonter vers Nassau pour y laisser le bateau lorsqu’Yves retournera travailler se laissent tenter pour Georgetown. Nous pêchons notre deuxième dorade, aussi belle que la première, mais elle se défait et retombe à l’eau au moment où Olivier l’embarquait dans le dinghy. Quelle déception ! On passe finalement une semaine complète à Georgetown. Les régates se préparent. Elles auront lieu au deux jours après la date de notre départ planifié. On passe quelques jours sur la magnifique plage du côté de l’atlantique de Stocking Island. Il n’y a presque personne et on se baigne dans un bain naturel fait de rochers qui bloquent les vagues. Le climat de Georgetown est super. C’est difficile de nommer ce qu’il y a de différent rendu à cette île, mais on se sent encore plus dans le sud. Georgetown demeure cependant l’endroit le plus au sud où nous irons parce que les conditions ne s’améliorent pas, on a toujours un beau soleil, mais les vents ne sont pas favorables à la navigation. Nous abandonnons donc l’idée des Antilles car, rendu à cette date, nous y arriverons tard et n’aurons pas le temps d’en profiter. Ce projet est remis à plus tard…

jeudi 17 mars 2011

Nassau et l'Atlantique

Deux semaines sont passées à Nassau sans qu’on s’en aperçoive. Nous restons à quai et nous profitons des avantages qu’on y trouve ; buanderie, épicerie (une presque vraie !), internet et STARBUCKS !!! Que voulez-vous… ça fait du bien de retrouver des bonnes vieilles habitudes, même dans les îles considérées comme faisant partie des plus belles du monde ! Un bon café au lait, ça fait du bien à une fille ! On se repose beaucoup après avoir pas mal bougé. On ne fait presque rien de nos journées à part errer dans la ville. Nous allons marcher au centre-ville où nous rencontrons des boutiques telles que ; Rolex, Gucci, Cartier, Armani… Ça contraste drôlement avec la pauvreté assez présente et observable des habitants. Les bijouteries sont envahies par les vacanciers arrivés ici sur l’un des 4 bateaux de croisières amarrés au port (et un peu par moi aussi). Il y a un immense marché à aire ouverte où plusieurs Bahamiens vendent toute sorte de choses allant des paniers tressés aux serviettes de plage en passant par les imitations de sacoches de luxe, qu’on appelle un « straw market ». On trouve un petit restaurant grec super charmant et pas du genre à ceux qu’on est habitués de voir à Montréal. Le menu est assez méditerranéen et c’est délicieux. On aime bien les conques, mais ça fait du bien de manger autre chose et surtout quand c’est bien appété.   
Olivier au centre-ville

Ça fait maintenant presque deux semaines que nous sommes ici et on est prêts à retourner dans les îles, mais Yves et Françine prévoient traverser de la Floride dans quelques jours. Nous décidons donc de les attendre avant de quitter. Nous profitons de ce moment pour aller visiter l’Atlantis. Certains s’y rendent seulement pour y passer une journée, mais nous décidons d’y aller en bateau. La marina de l’Atlantis est superbe et le service aussi, c’est la grande classe ! Nous passons la journée à visiter le site. Les aquariums sont impressionnants et l’aménagement l’est aussi. Le site est immense et il doit y avoir une dizaine de piscines, certaines aménagées pour les enfants avec des jeux d’eau, d’autres plus paisibles. Il y a aussi des glissades d’eau et plein d’activités pour les enfants. Traverser le site d’un bout à l’autre a dû nous prendre une heure à pieds. C’est des vacances à l’américaine, mais tellement bien conçu pour des vacances en famille. Attention au prix ! Nous avons calculé que pour une famille de quatre, pour une semaine, les prix commencent à 8000$. Il y a apparemment beaucoup de gens riches ici parce que c’est plein. C’est tellement différent de tout ce que nous avons vu jusqu’à maintenant que nous avons l’impression d’avoir changé de pays. Nous y passons finalement deux jours pour que ça en valle la peine.
Les tours royales de l'Atlantis
Laurick et son nouvel ami

Yves et Françine arrivent finalement autour du 30 janvier. On se fait un petit déjeuner retrouvailles le lendemain. Nous sommes bien contents de les revoir après presque deux mois.

Exumas 3e partie

Lucie nous rejoint à Georgetown le 15 janvier. Malgré la popularité de l’endroit auprès des américains et les nombreuses compagnies aériennes qui s’y rendent, on est surpris de voir que l’aéroport est minuscule. On découvre un artiste local du nom de Rolle Gray dans le taxi sur notre route vers l’aéroport. Nous avons maintenant une chanson thème pour notre voyage: «  Exumas sweet like that » et elle parle des canadiens et des américains qui envahissent Elizabeth Harbour chaque année en bateau, c’est de circonstance.
Nous passons le week-end à Stocking Island où ce trouve le Chat’n Chill et nous allons au barbecue du dimanche. Lucie et moi allons se promener dans les sentiers qui mènent à l’autre côté de l’île et le paysage est à couper le souffle. L’eau est très différente car on est du côté de l’atlantique ; il y a donc pas mal de vagues et de falaises. Nous pouvons avoir une vue de 360 degrés lorsqu’on se rend au sommet d’une petite colline. Nous avons alors une vue sur l’atlantique, le harbour, l’ancrage… C’est magnifique avec le coucher de soleil.
La côte de Stocking Island

Nous nous donnons comme but de se rendre à Nassau avant la fin de la semaine parce que Lucie doit y attraper son vol pour retourner à Montréal.  Tout se déroule comme prévu, nous avons les conditions météorologiques pour s’y rendre, ce qui n’est pas toujours le cas ! Nous faisons un arrêt à Staniel Cay où nous passons une journée complète. Nous allons faire quelques provisions au village, mais c’est plus un prétexte pour s’y promener qu’autre chose car nous avons adoré l’endroit ainsi que ses habitants lors de notre première visite. En après-midi, nous mettons le dinghy à l’eau pour aller voir la fameuse plage aux cochons. Et oui ! C’est une île sur laquelle il y plusieurs cochons et ils nagent paraît-il ! Je dis ça parce que nous avons eu beau les appeler, ils ne sont jamais venus. On nous avait même avertis d’être prudents parce qu’ils pouvaient essayer de monter dans le bateau. Nous sommes aussi allés plonger dans la grotte de « Thunder Ball ». Cette grotte est connue grâce à un des films James Bond qui a été tourné à cet endroit. On peut voir plusieurs photos de l’équipe cinématographique sur les murs du Staniel Cay Yacht Club. On y est entré à marée basse sans avoir à plonger pour passer l’ouverture, on a donc pu amener Laurick avec nous. C’était très beau de l’intérieur et il y avait BEAUCOUP de poissons qui nous suivaient pour être nourris. Pas très sauvages ces poissons ! Les requins ne sont pas très peureux non plus. On peut en voir des dizaines sous les quais de la marina car ils les nourrissent avec des retailles de poissons.
Notre deuxième arrêt fut à Norman’s Cay. On y a passé une journée à se baigner et à arpenter les nombreuses plages qui s’y trouvent. La marée était basse, j’ai donc pu  ramasser plusieurs coquillages qui sont très beaux. Cette île est décrite comme l’une des îles les plus belles ou sinon LA plus belle des Bahamas et c’est celle qu’on a préféré. Norman’s Cay fut une île très prospère et mouvementée dans les années 70 avec le commerce de la drogue. Sa proximité avec les États-Unis faisait d’elle l’endroit idéal pour faire entrer la drogue en Amérique.  Le «headquarter» du Cartel colombien de  Carlos Lehder s’y trouvait. L’histoire prit fin au début des années 80 lorsque l’armée américaine y fit le ménage. Ça explique donc pourquoi j’ai trouvé un sac de cocaïne lors de ma cueillette de coquillages. Le sac avait visiblement prit l’eau et il y avait plein de sable dedans. On dit dans nos guides de navigation, qu’un projet d’une centaine de millions de dollars est sur la table pour construire un «resort» sur l’île pour 2012, mais nous n’avons vu aucun bâtiment ou de structure en devenir de tel. Probablement un autre projet sur la glace en attente de la relance de l’économie américaine. C’est tant mieux pour nous car l’endroit nous est accessible et quasiment vierge si on met de côté les quelques maisons qu’on peut y rencontrer.

Mamie et Laurick à Norman's Cay


La plage de Norman's Cay

Nous continuons notre route vers Nassau. C’est si plaisant et facile de naviguer à trois ! Mamie s’occupe de Laurick, alors c’est plus facile de manœuvrer les voiles ainsi ! Je pense que Laurick prend des réserves de grand-maman pendant qu’il peut parce qu’il semble bien content. Nous sommes allés souper au Poop Deck pour souligner notre dernière journée ensemble, mais c’est sans commentaires sur la qualité et le prix des assiettes. On aurait aimé aller visiter l’Atlantis ensemble, mais nous manquons de temps, ce sera partie remise… Samedi matin, ma mère retourne vers Montréal. On espère que tu as aimé ton séjour avec nous !

mardi 8 mars 2011

Exumas 2e partie

 Ce matin du 29 décembre, Céline prend l’avion de Staniel Cay et nous reprenons la route vers Georgetown. Les conditions annoncées sont favorables et ça fait du bien de bouger après 4 ou 5 jours à stagner.  Nous allons s’ancrer à Farmer’s cay pour la nuit, à 20 miles nautiques de Staniel. L’endroit est désert et nous restons un peu surpris ayant entendu parlé de cet endroit comme étant une belle île à visiter, mais peu importe, nous repartirons le lendemain matin. C’est un peu plus tard dans la soirée que le bateau se met à craquer et qu’on a une drôle d’impression qu’on penche sur le côté. Ben oui, on est échoués ! On a juste oublié le petit détail de consulter notre table des marées et comme la lune est pleine, les marées sont assez importantes depuis quelques jours. Ça devient un peu inconfortable et on se demande bien si on devra dormir comme Moman et Popa dans la p’tite vie ! La marée remonte finalement  quelques heures plus tard et c’est pas si pire que ça. Ben oui Daniel, c’est à notre tour de s’échouer si tu lis ce message :p .
La mer est assez agitée le lendemain quand on sort par Farmer’s cut mais bon… on se dit que c’est seulement les remous de la mer du bank et du sound (la mer calme du banc à l’ouest et de la mer plus profonde et agitée du côté est de l’île), mais erreur… ça dure toute la journée. On a une belle vague croisée de 7 pieds qui nous fait un beau roulis jusqu’à Georgetown. On ne s’y attendait pas du tout étant donné que le vent a faibli depuis déjà plus de 24 heures. Longue journée, probablement la ou une des plus longues du voyage. Contents de rentrer dans Elizabeth Harbour, on se rend au quai et on trouve un restaurant qui sert des langoustes pour se réconforter un peu. On fête donc le jour de l’an le 30 décembre, mais qu'a-t-on à faire dates en voyage ! Deux « Bahamas Mama » plus tard, la lumière s’éteint !
Nous faisons nos petites corvées pendant qu’on est à quai, c’est-à-dire l’épicerie, le lavage, l’aspirateur ainsi que des petites réparations à notre bossoir qui a cédé sous l’impact des vagues. On se rend compte assez rapidement que c’est assez cher aux Bahamas. Notre lavage nous coûte 85$ et c’est sans parler de la nourriture. Les melons coûtent 8$ chaque juste pour donner une idée. À ce prix, pas question de gaspiller.  De plus, il n’y a pas grand-chose.
Olivier récupère le support du moteur au fond de l'eau

C’est à ce moment que Gilles et Johanne arrivent. Nous passons 4 belles journées ensemble. Nous allons au « Chat’n chill » où nous voyons notre premier et dernier dauphin bahamien (apart Olivier qui en vu un autre). Le « Chat’n Chill » est à « Volleyball beach » dans Elizabeth Harbour à Georgetown. C’est un petit restaurant pour ne pas dire un « Shack » où on sert des hamburgers et des mets bahamiens et c’est sur la plage. Il y a un ancrage à cette plage et plusieurs autres dans les environs. Il y avait environ 150 bateaux à ce moment, mais ça peut aller jusqu’à 450 dans la saison forte. Il y a aussi des « boat house » appartenant à des québecois, qu’on retrouve en masse ici.  Je dirais que les deux tiers des bateaux sont canadiens. Cet endroit est un point de rencontre pour les gens qui sont en voilier, certains y passent tout l’hiver et c’est aussi le point le plus au sud des Bahamas où bien des bateaux iront tel que nous (pour l’instant !), excepté ceux qui se rendent aux Antilles et quelques-uns qui se rendront à Long Island. Nous sortons un peu de l’endroit bondé pour aller s’ancrer à Red Shank Cay, non loin de White Cay où fut tourné une partie des scènes de Pirate des caraïbes. Les plages sont paradisiaques, à l'image des Exumas. Nous rencontrons une famille de 4 enfants et qui en attend un cinquième. Ils ont tout vendu et vivent maintenant à bord d’un catamaran. Ils doivent avoir pas mal plus de lavage que nous ! Nous nous faisons un souper de langoustes monstrueusement grosses la veille du départ de Gilles et Johanne!

La famille en route vers Red Shank Cay


La Concha dans l'ancrage de Red Shank Cay

Les grosses langoustes font des heureux :)


Nous avons maintenant une semaine à passer en solo avant que Lucie nous rejoigne à Georgetown, le 15 janvier. Nous allons nous attacher au mooring à Volleyball beach et nous passons une semaine à faire de la plage. On fait PAS MAL de « social » et nous rencontrons deux autres couples avec chacun un bébé à bord. Un de 7 mois et une de 13 mois. Laurick découvre les joies de jouer avec des amis, mais aussi les joies du partage! Petite pratique à la garderie!


Olivier et Laurick au Chat'nChill


Message à tous

Ceci est un petit message pour dire que nous sommes désolés de ne rien avoir posté sur notre blog depuis un bon moment. Nous avons été sans connexion pendant quelques semaines et lorsque nous en avons finalement trouvé, c'est notre ordi qui a flanché. Les messages que nous posterons dans les prochains jours seront un peu décalés dans le temps, mais on a bien l'intention de reprendre le temps perdu. Aussi, nous avons finalement trouvé les commentaires que certains nous ont écrits dans nos options de blog, alors... Oui, ça marche les messages! On les recoit bien et j'ai ajusté les paramètres pour qu'ils s'affichent sur les pages.

lundi 31 janvier 2011

Nassau

Les Exumas en trois temps

Première partie
Nous voici donc à Nassau après avoir gelé pendant plus d’une semaine à Miami. Il fait beau et chaud, en plein ce qu’il nous faut. Grand-maman Céline  arrive le lendemain de notre traversée après un long voyage couteux et pénible. Nous ne perdons pas de temps en ville et décidons de quitter pour les Exumas.
On sort enfin les voiles après notre long trajet dans les canaux de la Floride. Cette première journée de navigation est super avec l’eau bleu qui dégrade jusqu’au vert dans les eaux peu profondes et les îles en toile de fond. Après quelques heures de contemplation et de calme, nous devons repartir le moteur car le vent a faibli. Nous continuons donc notre route à voile et à moteur, mais comme toute bonne chose a une fin… Pouf ! Pouf ! Panne de moteur !

Norman's Cay

À 15 miles nautiques de Norman’s Cay, il est 15 heures et rien à faire, le moteur veut rien savoir. Sans perdre de temps à investiguer sur le moteur on opte pour les voiles et le peu de vent qu’on peut avoir parce qu’il n’est plus très constant. Notre objectif est de rentrer à Norman’s Cay avant la noirceur, un peu (pas mal) préoccupés étant donné qu’on ne connait pas l’endroit, ni l’ancrage. On rentre finalement dans la « passe » 15 minutes après le coucher de soleil. On a encore un peu de lumière et on réussit à s’ancrer solidement à la première tentative. Longue journée… on est crevés !
Nous n’en croyons pas nos yeux lorsqu’on constate la beauté du paysage à notre lever, le lendemain. On est entourés de petites îles et l’eau est tellement claire qu’on voit le fond. C’est le paradis des plages vierges et on y passe l’après-midi. Une raie vient très près de nous lorsqu’on est dans l’eau. Olivier change l’ « impeller » du moteur dans la soirée et ce n’est pas du gâteau… Il réussit finalement après quelques mots d’églises.
Après-midi à la plage

Nous visitons ensuite l’île de Staniel Cay où nous arrivons le 23 décembre. Nous visitons le petit village de l’île qui est aussi mignon que ses habitants sont accueillants.  Nous préparons  une dinde pour notre souper du réveillon. Hé oui ! Dinde, patates pilées, petits pois, sauce, canneberges et on a même fait une farce ! Une chance que Céline était là haha ! C’est le premier repas aussi laborieux préparé sur ce bateau et surement le dernier, mis-à-part la Paella d’Elizabeth city.
                                                                                                            
Notre repas de Noël
 Laurick développe son cadeau le matin de Noël et semble pas mal content. Une fête d’enfants est organisée par le yacht club de l’île dans l’après-midi du 25. Tous les enfants, que ce soit ceux habitant l’île, en vacances ou en bateau étaient invités et tous y étaient. Il y avait un diner, des activités organisées et bien sur ; la visite tant attendue du Père Noël ! Celui-ci est arrivé en bateau se tenant par une amarre avec sa poche de jouets sur le dos. Quelle magie de voir la quarantaine d’enfants l’attendre et l’accueillir sur le quai ! Laurick a été le premier a s’asseoir sur ses genoux et il s’est mis à pleurer J. Les enfants étaient bien contents des beaux cadeaux qu’ils ont reçus et la fête était réussie. C’était surtout touchant de voir les enfants moins nantis tant s’émerveiller. La journée s’est terminée par un bon souper au yacht club.



L'arrivée de Santa Claus


Les enfants de Staniel Cay

Premier contact de Laurick avec le Père Noël

Nous devons aller faire nos courses le lendemain de Noël, mais on s’aperçoit vite que malgré les 3 marchés qu’on trouve sur l’île, ils sont tous approvisionnés par le même bateau et après les fêtes, tout est vide. Le fameux bateau n’arrivera que quelques jours plus tard. On revient donc avec à peu près que des tomates et des oranges. Pas de viande, pas de lait et pas de yogourt. Bienvenue dans les Bahamas !
Les deux journées suivantes sont moins joyeuses. On a des vents de 40 nœuds donc on reste dans le bateau et on attend que ça passe. Impossible pour nous de retourner vers Nassau, Céline doit donc passer par une compagnie d’aviation locale pour retourner à Montréal. Heureusement, son vol de retour s’est bien déroulé. Merci pour ta visite, on était content de te voir.



       

mardi 11 janvier 2011

La traversée

Au matin du jeudi 17 décembre, deux  jours après le départ d’Amélie et deux jours avant l’arrivée de Céline, nous avons un vent sud-est de 10 nœuds pour 48 heures. C’est la fenêtre qu’on attendait depuis 3 semaines, notre chance de laisser le continent pour les eaux turquoises.
Le lever se fait à six heures tapantes pour faire les dernières petites préparations avant le lever du jour. Olivier et moi sommes confiants, mais très fébriles à l’approche de ce point culminant de notre voyage que nous anticipons depuis si longtemps. Nous aurions aimé faire la traversée à deux bateaux mais nos compagnons de voyage avaient un itinéraire différent du nôtre et il nous aurait fallu aller se positionner à une sortie de mer où d’autres voiliers se trouvaient pour traverser en groupe, mais nous étions à un Yacht Club depuis 3 nuits à cause de la température très froide et nous nous sommes rendus de justesse à une autre marina où nous pouvions mettre de l’essence à la veille du départ. Les conditions n’étaient donc pas très propices à la rencontre de gens dans la même situation que nous.
Nous quittons le continent à la levée du soleil, vers 7h00, avec le paysage urbain de Miami derrière nous qui devient de plus en plus petit jusqu’à ce que nous perdons ses plus gros Building et la côte de vue après 3 heures de navigation. Nous sommes déjà dans le Golf Stream à ce moment et nous nous rapprochons de plus en plus de son centre où le courant est à son plus fort, 4 nœuds vers le nord. Malgré les bonnes conditions météorologiques qui nous accompagnent, la vague de quelques pieds qui nous brasse pendant 5 heures nous démontre la force du Golf Stream. Le voyage est long, surtout avec « le vent dans face » que nous avons et qui ne nous permet pas de sortir les voiles. On est par contre très contents de notre traversée pépère parce qu’on ne peut même pas s’imaginer ce que ça devient avec un vent qui tourne au nord et la vague qui lève. L’équipage se porte bien ; Olivier supporte bien la mer avec sa « patch » ainsi que moi qui en est à ma première expérience en haute mer. Ce n’est pas la mer à boire non plus pour Laurick qui se repose toujours beaucoup plus lorsqu’on navigue.
Laurick qui fait sa part du boulot

Nous passons Gun Cay, première île bahamienne sur notre chemin, à 16h30. Nous poursuivons notre route sur le Great Bank (banc de sable). Il n’y a qu’une dizaine de pieds d’eau sous le bateau et nous voyons le fond jusqu’à ce que la noirceur tombe à 18h00. Laurick va faire dodo peu de temps après ça et c’est la partie « nuit » de la traversée qui commence. J’ai un petit choc lorsque je remonte dans le cockpit et que je vois qu’on ne voit rien devant nous. Je suis déjà fatiguée, il n’est que 20h00 et nous devons encore naviguer jusqu’à midi le lendemain avant Nassau. Je vais dormir deux heures et Olivier débute la nuit. C’est ensuite mon tour, mais pauvre Olivier, c’est plus fort que moi, je cogne des clous et je m’endors à la barre après une heure seulement. Il reprend donc la barre et je somnole à côté de lui. Nous entendons quelques bateaux parler sur le 16, nous voyons quelques feux de navigation de ces bateaux à une grande distance devant nous, mais nous n’arrivons pas trop à comprendre qui est qui. Un moment donné, on s’aperçoit qu’un bateau avec qui on parlait depuis plusieurs heures était derrière et non devant nous. Deux d’entre eux ont finalement décidé de s’ancrer sur le banc et on n’a jamais retrouvé les autres lol, ils étaient probablement sur une autre route. J’ai beaucoup aimé le calme de naviguer dans le milieu de nulle part à la noirceur, mais c’était un inquiétant de se sentir autant déboussolée. Ça n’a pas énervé Olivier qui y est très habitué, mais on a quand-même eu des petits moments de panique en voyant des lumières qu’on n’arrivait pas à identifier sur nos cartes. Il y a eu de l’émotion dans l’air!

Levée du soleil à 40 milles de Nassau
On a finalement fait le chemin jusqu’à Nassau sans s’arrêter. On est arrivés à midi et on a pu sortir du bateau vers 14h30 après que les douanières soient passées. Le paysage du port de Nassau nous donne un coup de fouet pour se rendre jusqu’à 20h00, heure du coucher de Laurick J.

Georgetown

Staniel Cay (2e partie)

dimanche 2 janvier 2011

Le mille 1088

Le voyage se poursuit dans les canaux du sud de la Floride. Nous sommes maintenant au mille 1018.4 de l’intracoastal, c'est-à-dire à 70 milles du but de la deuxième partie de notre voyage, Miami. Si proche, mais si loin à la fois si l’on pense à la quarantaine de ponts que nous devons faire ouvrir sur notre route. Cette partie de l’intracoastal est surnommée de « washing machine » par les  gens qui y sont passé à bord de voiliers parce que c’est très étroit et que les deux rives sont des murs de béton. On confirme que lorsque les cruisers ou les bateaux de pêche nous dépassent et que leurs vagues qui frappent les côtés et qui reviennent sur nous par deux ou trois fois nous donnent vraiment l’impression d’être un morceau de linge dans une laveuse.
1047.8  Notre premier ancrage est à West Palm Beach et nous passons ensuite deux journées à Boca Raton. Nous sommes dans le lac qui est tout juste avant l’ « inlet » pour sortir en mer et il y a beaucoup de monde parce que c’est le week-end. On est ancré derrière des maisons qui valent autour de 15 millions, dont une qui nous fait pas mal rêver. Depuis le début de notre voyage que nous sommes témoins de la richesse américaine en ayant vu une tonne de maisons luxueuses sur toute la côte est, mais plus on descend, plus elles sont grosses et plus on se trouve pauvres.
1065 On passe une semaine à Las Olas à Fort Lauderdale. Nous sommes bien contents d’aller visiter nos amis Robert et Sylvie à leur nouvelle maison qui n’est pas très loin d’où nous sommes. En réalité c’est Robert qui vient nous chercher et faire nos commissions avec nous. Nous en profitons aussi pour aller magasiner et s’acheter des vêtements d’été et pour aller passer un peu de temps à la plage même s’il ne fait déjà plus très chaud. 
1088 Nous arrivons finalement à Miami le 8 décembre. Nous sommes ancrés au bout de Lincoln Road, dans le feu de l’action à une vingtaine de minutes à pied d’Ocean drive. Olivier, qui avait déjà visité Yves lorsqu’il y était quelques années auparavant, était pas mal excité de sortir du bateau pour me faire visiter les environs. Ici, c’est le paradis du shopping ; toutes les belles boutiques y sont, y’en manque pas une et il y a plein de beaux vêtements colorés d’été comme on en trouve pas au Québec ou assez rarement. Donc je me retrouve ici avec un chum qui n’a pas vraiment le goût de magasiner et je n’ai pas vraiment le budget non plus alors j’ai comme on dit, un problème de timing. On fait donc du lèche-vitrine, on visite, on marche beaucoup… et ma sœur vient passer deux journées avec nous en escale, à son retour du Costa Rica. Miami lui monte aussi à la tête et une folle envie de dépenser s’empare d’elle haha. Nous devons aller passer trois jours à quai parce qu’il fait très froid, soit 0 degrés la nuit et nous devons mettre le chauffage. Les marinas sont toutes très chères, la notre coûte 3.50$ le pied, plus l’électricité, plus l’eau… Une autre dépense additionnelle, mais qu’on ne peut pas vraiment éviter. On est très contents d’avoir Amélie avec nous, mais c’est un peu plate que la température se réchauffe seulement lorsqu’elle nous quitte.
Nous passons les deux journées suivantes à préparer le bateau avant la traversée et à le remplir d’eau, lait, couches, bière etc…parce que nous avons une fenêtre météo d’au moins 48 heures. Nous devenons pas mal fébriles à l’approche de notre traversée et nous sommes toujours seuls pour la faire.